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Cinquième génération déjà pour le Rode NT1, et celle-ci promet d’être spectaculaire : le classique de l’entrée de gamme des statiques large membrane devient « digital » ! Une sortie USB et des promesses de performances audionumériques sensationnelles…
Grande nouveauté pour nous — mais peut-être pas pour vous — on va tester ici pour la première fois un micro numérique !
Il existe depuis quelques années des micros qui assurent la conversion audionumérique et envoient donc un signal numérique, notamment chez Neumann et Shure, deux géants de la microphonie. On a trouvé au fond de nos tiroirs un modèle précurseur de chez Samson, qui a presque quinze ans ! En gros, la carte son est intégrée au micro qui, connecté à un ordinateur, se suffira à lui-même. Une bonne solution pour une installation ultra-compacte, portable, et pas chère (dans le cas du Rode ou du Samson, parce qu’évidemment chez Neumann, c’est une autre affaire).
KangooRode
Ne vous fiez pas à son O barré façon scandinave, Rode est une marque australienne. Pour nous, jusqu’ici, c’était surtout une marque de micros bon marché ; on en avait eu, il y a bien longtemps, qu’on avait délicatement mis au placard dès qu’on a eu le budget d’acheter des modèles plus prestigieux. Après un petit tour d’horizon sur leur offre actuelle, Rode propose toujours des micros peu onéreux dans leurs catégories, et l’offre est assez clairement orientée vers l’audiovisuel avec des lavaliers, des micros pour caméra, ou autres « shotgun ». De façon assez cohérente, la firme investit des secteurs innovants dans le monde de la microphonie, comme les micros dédiés au téléphone portable, les connexions USB ou non filaire… Assez logiquement, ce nouveau NT1 intègre donc cette expertise et se positionne entre deux univers, d’un côté électrostatique cardioïde de studio, et d’un autre convertisseur audionumérique embarqué et sortie USB. Le Rode NT1, dont on découvre ici la 5e génération, est un modèle que beaucoup d’entre vous connaissent probablement comme l’entrée de gamme des « gros micros » de studio — ou plutôt de home studio dans le cas présent. On entend par là un micro condensateur, large membrane et cardioïde, dédié à l’enregistrement de voix ou d’instruments acoustiques. Les versions précédentes sont cotées autour de 130 € sur le marché de l’occasion, ce modèle s’adresse depuis toujours aux petits budgets. En l’occurrence, le NT1 5 th generation est en vente autour de 280 €, ce qui est évidemment un prix bas pour un micro de cette catégorie, a fortiori intégrant une conversion audionumérique.
Ce Rode NT1 nouveau est livré avec sa suspension, qui a la particularité d’intégrer le filtre anti-pop.
On enregistre !
Après toutes ces considérations, ce dont on parle ici c’est d’un micro, donc on va déjà tester ce NT1 et le comparer, en configuration studio classique, donc branché en analogique XLR. Il se trouve qu’on a une ancienne édition de ce modèle qui traîne, alors on va évidemment la comparer à celle-ci, mais il nous faut aussi un micro de référence qu’on connaît bien pour étalonner nos oreilles : on va choisir un AKG C414, et on gardera bien en tête qu’il s’agit d’un modèle nettement plus cher. On connecte ces différents micros aux mêmes préamplis, des Capi VP26 — répliques d’API 2622.
Premier test, une simple guitare folk en rythmique sur deux accords. Déjà, avec un gain équivalent au préampli, le signal du NT1 5 th est plus fort que ceux du 414 et de notre ancien NT1 ; ce micro est donc particulièrement sensible. Une fois qu’on a ajusté nos volumes pour les rendre comparables, on fait plusieurs constats : tout d’abord, ce micro a beaucoup de graves ! Autour de 100 Hz, il y a nettement plus de niveau qu’avec les deux autres statiques. On connaît bien notre c414 et on sait que ce modèle est assez sensible entre 200 Hz et 400 Hz, comparé à nos autres références Neumann, etc. Or, on remarque que le Rode nouveau restitue à peu près autant cette bande de fréquence ; le bas du spectre est globalement très présent ! Autre observation intéressante, l’ancien modèle NT1 fait particulièrement ressortir des fréquences haut-médiums et un peu au-dessus, ce qui n’est pas le cas de cette nouvelle version. Comparé à son aïeul, le 5 th generation est légèrement plus pauvre entre 2 kHz et 10 kHz, et surtout, il ne présente pas les mêmes pics. Sur ce dernier point, c’est plutôt bien : on entend que le Rode ancien réagit excessivement aux attaques un peu en dessous de 5 kHz, alors que le nouveau est plus doux.



Passons au second test, le plat de résistance : la voix ! Rode s’adressant autant (voir plus ?) aux producteurs de podcast ou autres contenus audiovisuels qu’aux studios de musiques, on fait le choix de tester sur une voix parlée façon radio. Comme pour le test précédent, avec le même réglage de préampli, on donne un signal le plus similaire possible à nos trois micros, en essayant de reproduire la même distance. À nouveau, il nous faut adapter les niveaux après l’enregistrement : on constate une différence d’environ 3 dB entre le c414 et le NT1 5 th qui est décidément le plus sensible des trois. L’écoute de ces enregistrements de voix vient confirmer notre impression sur les guitares : beaucoup de fréquences graves dans ce nouveau Rode. Dans un contexte de podcast fait maison, ou d’interview en dehors d’un studio, ça peut être pertinent. Mais pour enregistrer des voix en studio de musique, ce sera probablement un peu trop et ça nous obligera régulièrement à effectuer des corrections derrière. La comparaison sur le haut du spectre est moins claire, mais on remarque tout de même que des petits bruits de bouche qui ressortent particulièrement dans le Rode millésime 2013 ne sont pas aussi audibles dans la version 2023. Disons qu’un peu plus d’aigus aurait été appréciable, mais on est plutôt satisfaits de ne pas retrouver ces pics sur certaines fréquences qu’on entend avec l’ancien modèle.



Explorons encore un peu plus loin, et voyons comment ce NT1 réagit devant une grosse caisse. On utilise souvent des micros de même format en « kick out » donc devant la peau de résonance de notre batterie Asba.

Talkin’ bout my generation
Il est temps de tester la fonction la plus singulière de ce NT1, l’enregistrement numérique directement connecté en USB à l’ordinateur. Rode nous fournit un cable USB C d’une longueur raisonnable, qui devrait nous permettre de connecter le micro. Problème, les dinosaures du son que nous sommes, avec notre matériel analo-vintage, n’ont pas un seul ordinateur avec un port de ce format… il faut donc commencer par trouver un adaptateur. On mise ensuite sur une association avec un ordinateur portable à pomme et un Logic Pro, pour se rapprocher du contexte plausible de cet usage USB. Deuxième problème, il semble que le micro nécessite un OS 10.15 minimum, alors que ce vieil ordinateur est resté coincé au 10.12. Qu’importe, on essaie quand même : les réglages son dans les préférences de l’ordinateur vont nous servir à sélectionner le NT1 comme entrée, et à régler son niveau — un gain numérique, a priori, le gain analogique ne nous est pas accessible — on branche un casque et c’est parti. Ça marche très vite, très facilement et ça sonne bien.
Conclusion
Ce nouveau Rode NT1, dans sa gamme de prix, est un micro très correct même s’il présente un petit défaut : il est légèrement trop généreux dans le grave. Selon les usages, ce qu’on perçoit nous comme un défaut pourrait être vu comme un avantage, et dans un contexte de home studio ou enregistrement hors studio, c’est un bon outil. Le paquet livré avec est un bonus intéressant, et notamment le filtre anti-pop directement fixé sur la suspension. Pour l’utiliser avec sa connectique USB, et profiter pleinement de ses performances numériques, il faudra veiller à avoir un ordinateur, un système d’exploitation et un logiciel audio compatibles !
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