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Adam, le retour. La marque allemande, acteur majeur du marché des moniteurs de studio depuis 20 ans, propose depuis quelques mois une nouvelle génération d’enceintes, dont les A8H, intégrant une dimension numérique très poussée et puissante…
Série A, saison 3
Comme beaucoup d’entre vous, on a découvert les moniteurs Adam avec les très répandus A7X, dont on n’est, à vrai dire, pas les plus ardents défenseurs. Puis on a eu l’occasion de tester leurs successeurs sortis il y a quelques mois, les A7V. Beaucoup plus convaincants à notre humble avis, ces A7 nouveaux nous faisaient entrer dans une nouvelle ère du monitoring de studio, celle du DSP tout-puissant, du contrôle numérique à distance. La marque allemande est en tout cas un des grands acteurs du marché depuis un peu plus de vingt ans, notamment à travers la Série A, longue lignée (cette nouvelle série est déjà la troisième génération de « A ») à laquelle appartiennent donc les A8H.
Pour situer ce modèle dans le paysage des moniteurs de studio, en prenant en compte le prix bien évidemment, il se situe dans la zone des Neumann KH 150 — que nous avions testés ici et beaucoup aimés il y a quelques mois — par exemple, ou encore des Genelec 8050. Ces références sont des pointures dans leur genre, mais restent des deux voies et non trois comme les A8H. Pour trouver trois haut-parleurs dans une gamme de prix comparable, il faut aller sur les Focal Twin6, que l’on a également eu la chance de tester et qui sont de très bons moniteurs, mais ce sont plus des « deux voies et demie » et leur tarif est un peu plus élevé. Le tarif, puisqu’il en est question, pour un moniteur A8H c’est environ 1500 €. Dans les marques les plus prestigieuses, A8H n’a donc pas de vrai équivalent, mais c’est chez EVE Audio, sorte de spin-off ou de dissident d’Adam, que l’on trouve un modèle présentant des caractéristiques semblables, le SC3070.
Les 8 lettres de A à H
Les A8H sont imposantes, c’est le moins qu’on puisse dire : deux grosses boites noires larges (382 mm) et profondes (329 mm) à l’allure caractéristique de la marque, sobre et plus élégante que les modèles historiques. On retrouve notamment les pans coupés en haut des angles de chaque côté, typiques des moniteurs Adam. Trois haut-parleurs bien distincts à l’avant, un woofer 8 pouces pour les fréquences graves, un haut-parleur médium de 3,5 pouces, et enfin le tweeter X-ART à ruban, grande spécialité d’Adam. Cette technologie, appelée donc X-ART ou S-ART selon les modèles, est un des éléments fondateurs du son Adam, et une grande fierté de la firme. Grâce à l’usage de rubans plissés dont la célérité est supérieure à des membranes traditionnelles, et une impédance particulièrement uniforme, le tweeter est probablement la signature de la marque allemande, tant dans la perception visuelle que sonore. On précise que son guide d’onde peut pivoter, ce qui doit signifier que les enceintes peuvent être utilisées debout, même si tout laisse penser qu’elles sont bien conçues pour être disposées à l’horizontale. Première surprise : la disposition des haut-parleurs les uns par rapport aux autres. Il faut préciser à ce stade que les deux moniteurs que l’on a reçus sont explicitement nommés « gauche » et « droit », ce qui ne laisse aucune place à l’ambiguïté sur la manière dont ils doivent être installés, et de manière surprenante, le haut-parleur grave et l’auvent sont situés à l’extérieur ! On a plutôt tendance à positionner les tweeters vers l’extérieur habituellement, lorsque les enceintes sont allongées. L’image stéréo étant souvent plus véhiculée par les fréquences aiguës, alors que les graves sont plutôt au centre dans la plupart des mix, ce choix nous interroge.
Sur le panneau avant, rien d’autre que ces trois haut-parleurs, l’auvent du bass reflex, et une petite LED qui brille en vert quand l’enceinte est allumée. Le panneau arrière nous offre quelques connectiques et possibilités de réglages. Les entrées audio sont simples et classiques, en XLR et RCA, mais à cela s’ajoute une connexion numérique en RJ45 qui servira pour le contrôle distant depuis votre ordinateur. Les réglages proposés concernent le niveau, de –12 dB à +12 dB, ainsi qu’une égalisation appelée « Room adaptation ». Cette égalisation inclue deux « étages » (shelves) pour le grave et pour l’aigu, un « desk » dans le bas médium uniquement dans le négatif, et une « presence » à +1 ou –1 dB. Les enceintes Adam étant plutôt généreuses dans le bas du spectre, on trouve intéressant de pouvoir descendre à –2 ou –4 dB à la fois les basses et le desk. Enfin, en dessous de l’égalisation se trouve un sélecteur de « Voicing » qui nous donne le choix entre Pure, UNR et Ext. Plutôt énigmatique pour celui qui n’a pas encore utilisé de moniteurs de cette nouvelle « A serie ». Ce bouton nous permettra de choisir (dans l’ordre) entre une réponse en fréquence linéaire, une autre plus colorée à la manière des anciens modèles Adam, et enfin une réponse en fréquence corrigée par le A Control.
Control
Car la véritable beauté de cette nouvelle Série A se situe là : on a droit avec la paire d’enceintes à un logiciel dédié, qui reconnaîtra les moniteurs du moment qu’ils sont connectés en RJ45 au même réseau que l’ordinateur et permettra de leur appliquer des réglages aussi précis qu’intéressants. Depuis quelques mois, plusieurs autres marques (Neumann, IK Multimedia…) ont lancé des produits également accompagnés de leur logiciel de contrôle, mais toutes ne sont pas allées aussi loin dans la démarche qu’Adam, qui a mis en place un partenariat avec Sonarworks et le très puissant SoundID Reference. Le logiciel en question vous permet de mesurer la rencontre de votre paire d’enceintes avec votre pièce, depuis votre point d’écoute, et propose des corrections en fonction de ces mesures. Dans le cas des moniteurs Adam Série A, on peut même intégrer un fichier généré par Sonarworks dans le logiciel A Control, qui appliquera les corrections proposées directement dans les enceintes grâce au DSP… époustouflant ! On a beaucoup détaillé dans le précédent test des Adam A7V ce processus et le résultat très efficace qui s’en suit, alors on va plutôt s’appliquer ici à parler des enceintes sans et avec les diverses possibilités de corrections. Mais cette association SoundID Reference — A Control est un énorme atout pour tous les modèles de la série, c’est une évidence.
On passe de 2 à 3 voies
On commence par écouter les moniteurs sans la moindre correction, avec comme point de comparaison principal les antiques A7X, mais aussi de temps en temps nos Genelec trois voies 1037c. La première impression est plutôt positive, on reconnaît le son Adam et il y a une certaine cohérence lorsqu’on passe des A8H à l’ancienne génération, mais avec une qualité nettement supérieure pour les plus récentes ! Les fréquences bas medium qui nous embêtent un peu par une densité excessive chez les A7X sont ici beaucoup plus contenues, moins envahissantes. Les aigus ont indéniablement quelque chose en commun, mais ils sont clairement plus précis, apportent plus de clarté et de lisibilité. On avait oublié dans un premier temps de remettre à zéro les réglages que l’on a appliqués au dos des A7X, et la couleur était encore plus commune entre les deux paires d’Adam ! Cela nous semble être la preuve que le fabricant avait identifié les mêmes lacunes que nous sur les précédentes séries, et que cette nouvelle mouture a clairement corrigé ces défauts. Évidemment, les A8H ayant trois voies et un haut-parleur grave de diamètre supérieur, les fréquences graves descendent nettement plus bas. On a testé de nombreuses paires de moniteurs de studio depuis deux ans et la générosité dans les graves parait clairement être la tendance du moment, mais ici ces fréquences sont maîtrisées ; les basses sont présentes, descendent bas, mais ne sont pas envahissantes contrairement certains modèles de marques concurrentes.
Radiohead — 15 step
On dégaine un de nos morceaux classiques pour un test d’enceintes pour avancer un peu sur notre compréhension de ces moniteurs. Comparées aux A7X, nos nouvelles enceintes offrent une clarté très appréciable : on perd le côté « boxy », le spectre s’ouvre vers le bas et vers le haut. Les basses sont bien plus présentes, sans être gênantes pour autant, les aigus semblent plus précis, plus ciselés. Si on les compare à nos Genelec (bien plus grosses, avec des haut-parleurs d’une tout autre dimension), on passe d’un monde à l’autre, donc on ne s’attachera pas à détailler les nombreuses différences, mais on peut tout de même noter que les A8H se défendent très bien dans les graves ! On en profite pour tester ce « Voicing UNR » qui a donc pour objet de retrouver une réponse en fréquence plus typique des anciens modèles de la même marque. Grâce au A Control, on passe en un clic d’un mode à l’autre, et décidément, on aime nettement moins ce réglage. La marque a clairement amélioré la réponse en fréquences sur cette nouvelle série A, et on ne voit vraiment pas l’intérêt de retrouver les défauts des générations précédentes !
Kendrick Lamar — Alright
En utilisant notre deuxième cartouche, on va cette fois passer à l’étape suivante et explorer les possibilités du A Control. Le Desk s’avère utile, on perd encore un peu de ce qui ne nous plaisait pas dans les A7X ou le Voicing UNR. De manière générale, la version basique des filtres que l’on trouve au dos des enceintes et dans le A Control est assez subtile. Les additions ou soustractions sont assez légères, mais plutôt pertinentes. On opte pour un –2 dB sur le Desk, et c’est tout. On quitte cette page « Adaptation » pour celle nommée ADV (advanced), où l’on trouve cette fois bien plus de possibilités : six filtres en tout, complètement paramétriques ! On choisit un coupe haut ou coupe bas, un étage (shelf) ou une cloche (bell), de –20 à +6 dB, sur la ou les fréquences que l’on veut. Déjà assez convaincus de notre écoute, on essaie tout de même d’ajouter un léger soutient dans les graves, avec +2 dB en dessous de 100 Hz, et également d’éclaircir les charleys et les transitoires de la voix avec là encore un petit +2 dB au-dessus de 9 kHz. C’est très intéressant de pouvoir exagérer les filtres jusqu’à +6 dB pour confirmer les fréquences qui nous intéressent, avant d’ajuster le niveau, comme on le ferait dans un travail d’égalisation classique. Ces quelques réglages ne nous ont pas particulièrement semblé nécessaires, mais ils rapprochent un peu la balance tonale des Genelec trois voies auxquelles on est habitués.
Moderat — A New Error
C’est là que l’on entend ce que les moniteurs ont dans le ventre, dans le bas-ventre en l’occurrence. Les A8H passent avec succès le test des graves, kick et basses sont très bien restitués sans être envahissants. On trouve une belle densité dans les bandes de fréquences que le morceau exploite beaucoup, mais de l’air ailleurs et chaque élément du mix trouve sa place sans déborder sur ses voisins, contrairement à l’impression donnée par les A7X.
The war on drugs — Under the pressure
Notre paire de moniteurs restitue très bien la largeur et la profondeur de cette production. Les transitoires sont moins saillantes que sur les Genelec, mais tout de même bien marquées. Lorsqu’on repasse sur les A7X, on a un peu de peine pour elles, tant la différence se fait flagrante sur ce morceau.
Mesure SoundID Reference :
Conclusion
On a été plutôt séduits par cette paire de moniteurs. Il nous semble qu’Adam a nettement amélioré la qualité de sa réponse en fréquences depuis les séries précédentes, et ces A8H sont vraiment fiables pour mixer, et agréables à l’écoute. Si l’on ajoute à cela la possibilité de calibrer votre écoute à la pièce où vous travaillez grâce au partenariat avec Sonarworks, c’est réellement une bonne pioche, même à ce prix.
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