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Si l’informatique musicale a indéniablement révolutionné la production musicale au point d’être désormais au coeur de tous les studios, il n’en demeure pas moins que certains regrettent la bonne vieille époque des tout-en-uns tel qu’ils se sont d’abord incarnés dans le quatre-piste puis dans de nombreux studios numériques intégrés. Il fut un temps où ces derniers, émanant de Boss, Korg, Fostex, Tascam, Roland, Yamaha ou encore Zoom constituaient une vraie alternative à l’ordinateur, avant que la concurrence du logiciel réduise peu à peu ce marché à quasi-néant ; Il n’y reste désormais que Tascam et Zoom, dont la série R mise sur un concept malin : proposer un appareil de production autonome qui puisse aussi servir d’interface audio et de contrôleur dans le contexte d’un ordinateur. C’est l’un des derniers nés de cette série auquel nous nous intéressons aujourd’hui, le Zoom R20, qui a tout, a priori, pour ravir les adeptes de simplicité. Voyons à quoi elle ressemble sortie du carton…
R20, on va vivre la main dans la main…
Pesant 3,3 kg pour une dimension de 45 × 28 × 8 cm, le R20 jouit d’un gabarit plutôt bien pensé : il est suffisamment grand pour que les contrôleurs ne soient pas minuscules et ne s’y agglutinent pas, et suffisamment petit pour pouvoir être glissé dans un sac à dos, tout en offrant pas mal de possibilités. On dispose ainsi de 8 entrées physiques (deux sur combo Jack/XLR commutables en haute impédance, deux entrées XLR de niveau ligne et quatre entrées XLR micro avec alim fantôme 48 V), chaque entrée disposant de son potard de gain, de son fader et d’un switch pour armer l’enregistrement de la piste. Dans la partie droite, outre un fader pour le Master, on trouve un large écran couleur tactile multipoint de 10,9 cm ainsi que six boutons pour commander la lecture, le déplacement, l’enregistrement et le métronome. Pas de touche « Shift » pour accéder à des fonctions secondaires : voilà qui augure d’une manipulation simple pour la partie physique…
En face arrière, on dispose de 2 sorties Jack 6,35 pour une paire d’enceintes, d’une sortie Jack 6,35 pour un casque avec réglage du volume du préampli, d’un interrupteur d’alimentation et d’un connecteur pour le transfo fourni. Sur le flan droit sont remisés le slot pour cartes SD (gérant les cartes jusqu’à 512 Go), un connecteur USB C et un slot pour y loger une option Bluetooth qui permettra le pilotage depuis un smartphone…
Pas de chichi donc, tout est clair et semble plutôt solide et bien pensé, avec cette impression agréable qu’un bon ménage a été fait depuis l’époque des R16/R24, très probablement parce que l’écran tactile permet de se débarrasser de pas mal de contrôleurs physiques. Le feeling est aussi moins plastique que sur ces derniers : le R20 inspire clairement confiance une fois posé sur la table, sachant que ses patins en caoutchouc assurent qu’il ne glisse pas.
On allume l’engin ?
On allume !
L’écran est de belle taille et s’avère parfaitement contrasté, la bonne idée de Zoom étant de s’être inspirée d’une STAN pour l’érgonomie de la partie logicielle. On se retrouve donc en terrain connu avec une sorte de fenêtre d’arrangement qui pourra switcher avec la vue console, sachant que 16 pistes peuvent être enregistrées et qu’un jeu de couleur entre le soft et les faders ou potards des tranches nous permettent de facilement retrouver nos petits. On n’aurait presque pas besoin de lire le manuel pour se servir du R20, sauf qu’on passerait alors à côté de fonctions intéressantes de ce dernier…
Chaque piste peut en effet être commutée dans un des trois modes : audio, drums ou synth. En se mettant en mode batterie, on accède ainsi à une collection de boucles correspondant à une section Intro, Verse, Bridge, Chorus ou Outro pour chacun des trente genres disponibles. Bon, ce n’est certes pas aussi créatif que de disposer d’une petite boîte à rythmes, mais ça a le mérite d’être simple et efficace, d’autant que le son des boucles est très correct…
En position synthé cette fois, on se retrouve à la tête d’un petit synthé FM proposant 19 presets sans possibilité de réglage, lesquels se focalisent sur les grands basiques : on y trouve en effet des pianos électriques (mais aucun acoustique), des orgues, des basses, des brass et quelques patch synthétiques ainsi qu’un kit de batterie qui permettra de programmer des rythmes dans le sillage des boucles. Une fois un preset choisi, un petit clavier s’affiche même s’il est heureusement possible d’utiliser un clavier de contrôle externe en passant par le connecteur USB… L’édition se fera au moyen d’un petit piano roll rudimentaire : ne vous attendez pas aux raffinements d’un Cubase ou d’un Logic sur ce point. Et il en va de même pour l’édition des clips audio dans l’arrangement… Comme dirait Orelsan, c’est simple, basique… et c’est très bien comme ça !
On sera peut-être un peu plus circonspect sur la partie mixage où le R20 fait encore encore dans la simplicité, mais pourrait décevoir par les limites de son DSP. On ne dispose en tout et pour tout que d’un slot d’insert en entrée (les effets appliqués seront donc enregistrés et non éditables après coup) et d’un slot d’envoi, lesquels peuvent être une combinaison de trois effets… mais ne peuvent pas être utilisés en même temps sans doute pour des problèmes de puissance DSP occupée à gérer notamment la mini-STAN embarquée !
Zoom se rattrape en offrant un EQ rudimentaire et un jeu de traitements dynamique (Comp/Limiter/Gate) sur chaque piste audio, mais disons que si vous souhaitez utiliser des effets, vous aurez sans doute plus vite fait de vous adjoindre les services d’un mutlieffet externe ou de quelques pédales, ce qui sera autrement plus simple, ou de gérer cela plus tard dans une « vraie » STAN. Cubase LE est d’ailleurs fourni en bundle et il est d’autant plus justifié qu’il le soit que le R20 peut faire office de contrôleur MIDI (via le Protocole Mackie Control, sachant que fader et boutons de transports seront utilisables mais pas les potards de gain qui ne sont pas des encodeurs) comme d’interface audio, tel que c’était déjà le cas sur le reste de la série R.
Précisons que pour peu que vous ayez acquis l’option Bluetooth BTA-1 à 40 euros, vous pourrez aussi utiliser l’appli Guitar Lab pour éditer les effets de la machine mais aussi et surtout l’appli R20 qui permet un contrôle complet de l’appareil depuis une tablette. Voilà qui apporte non seulement plus de confort à l’usage mais permet aussi au R20 de proposer une fonction Voice Over pensée pour rendre la machine utilisable par les déficients visuels. Ce souci d’accessibilité est suffisamment rare pour être souligné !
Après ce vrai plus, on passera aux petits moins car, bien évidemment, il y a quelques reproches à faire encore au R20…
Ces petites choses qui manquent…
Du côté des critiques, certains regretteront ainsi l’absence de connecteurs RCA ou minijack, notamment pour les entrées ligne qui sont ici au format XLR non combo. On se voyait déjà brancher une petite Volca glissée elle aussi dans le sac à dos, ou encore quelques pocket Operator, et la nécessité de passer par des cordons XLR impose tout de suite une choucroute de câbles ou des adaptateurs dont on se serait bien passés…
Certains regretteront également l’absence d’une batterie comme d’un compartiment à piles, rendant l’appareil dépendant d’une alimentation secteur. Gageons que c’est toutefois là une très bonne chose pour l’écologie, mais que pour cette raison, on parlera moins d’une solution nomade que d’une solution domestique transportable.
Par ailleurs, même si ce n’est pas une grosse critique à proprement parler, on notera que l’appareil est dépourvu de tout micro embarqué et de tout HP. Ça n’a rien de rédhibitoire, mais comme on trouve parfois ce genre d’équipements sur des produits similaires, autant noter leur absence ici…
Enfin, comme sur les interfaces audio à 8 entrées qui ciblent souvent l’enregistrement d’un groupe, on aurait sans doute aimé disposer d’une deuxième sortie casque…
Conclusion
En revenant à un concept moins usine à gaz que le R24, sans doute grâce aux retours d’expérience de la série LiveTrack, le R20 gagne en simplicité ce qu’il perd en fonctionnalités. Et ce n’est absolument pas un mal car il est en effet dur de se perdre dans les commandes et on est ravi de ne pas avoir à faire de combinaisons de touches poulpesques pour se servir de la machine. Flanqué d’une bonne appli de contrôle, l’enregistreur de Zoom est du coup tourné vers la productivité, et même si certaines de ses limitations décevront quelques utilisateurs (il nécessite une alimentation secteur et il est limité du côté des effets), on le sent être un compagnon fiable pour faire des prods simples, quitte à les finir avec une vraie STAN sur un ordinateur…
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