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Avec une des propositions les plus originales du marché, vraiment dans l’air du temps, la firme californienne Kali s’adresse à un public large et répond à des situations variées. IN-UNF, ou le monitoring tout terrain.
Kali, jeune marque américaine dont on avait testé les moniteurs IN-8 il y a plus d’un an, nous revient avec une proposition originale, et même franchement atypique. Ce système IN-UNF appartient donc à la série IN comme Indépendance, au même titre que la paire citée précédemment et sa petite sœur IN-5. Mais, en l’occurrence, UNF — pour Ultra Near Field — n’est pas une paire d’enceintes, mais un triptyque composé d’une « unité basse » ainsi que de deux satellites. Un bloc central, donc, sera en charge des fréquences graves en dessous de 280 Hz, ainsi que de l’ensemble des connectiques entrantes, des interrupteurs, potentiomètres et contrôles. Les deux satellites, chacun composé d’un haut-parleur médium et d’un tweeter coaxial, seront responsables de toutes les fréquences supérieures, et de la stéréo. Le haut-parleur aigu inséré dans la membrane du médium, c’est une signature de Kali qu’on avait déjà constatée chez les IN-8. Ce petit système offre donc officiellement trois voies !
Une question de taille, ou l’air du temps
Ce produit s’inscrit dans une tendance très actuelle : les systèmes d’écoute compacts, peu volumineux, et qui pour certains s’adaptent à des espaces de travail qui ne sont pas forcément des studios. Puisqu’on travaille de plus en plus sur des ordinateurs portables, que le DAW remplace la console et le magnétophone, les plugins se substituent aux machines, cela paraît cohérent qu’on veuille réduire la taille des enceintes également. On avait testé le système GoAux 4 de KRK, par exemple, dans cet esprit-là. Et plus encore que de réduire la taille, on observe la volonté des constructeurs, Kali en l’occurrence, de proposer des systèmes adaptés à des postes de travail différents, en dehors du studio classique. IN-UNF a pour vocation d’être simplement posé sur un bureau sur lequel se situera aussi l’ordinateur, peut-être l’interface audionumérique. Ultra Near Field signifie précisément que les satellites sont voués à être posés à distance d’environ 80 cm de nos oreilles, « un bras » comme dit la marque dans sa présentation.
L’unité centrale basse est un gros pavé noir, dont une des faces est plus large que l’autre, un rectangle de 49 cm par 29 cm, d’une profondeur de 14 cm. Profondeur ou hauteur, pour être exact, car en réalité, il y a deux manières de disposer cette unité : on peut la poser à plat et poser des éléments (un écran par exemple) par-dessus, ou bien debout. Attention, il ne faut surtout pas poser un ordinateur dessus, ou tout objet sensible au magnétisme. Quel que soit le sens dans lequel elle est placée, les deux haut-parleurs de 4,5 pouces sont situés sur les côtés, de même que l’ensemble des branchements. Quatre options différentes nous sont proposées, pour les entrées : deux TRS gauche et droite, un jack 3,5 mm, mais aussi des prises optique et USB C. Du côté opposé, on trouve la prise d’alimentation, l’interrupteur, ainsi que les quatre fiches pour brancher les « bananes » des câbles qui relient l’unité centrale aux deux satellites. Enfin, on y trouve un rotatif pour le volume (entre moins infini et + 6 dB, avec un cran à mi-course pour 0 dB) et un interrupteur qui permet de mettre en veille le système. Quant aux satellites, qui comportent donc chacun un haut-parleur 4 pouces et un dôme 1 pouce, ils se présentent sous forme de sphères. Chaque sphère se pose sur un socle et son orientation peut facilement être adaptée de manière précise. Côté connectique, les câbles qui raccordent ces deux satellites au reste du système sont inclus, ainsi que le câble d’alimentation et un USB vers USB C. Le système IN-UNF est vendu autour de 650 €, et il n’est pas évident de le comparer à quelque autre produit, car il est vraiment singulier. On pourra dire que quelques petites paires de chez KRK, Yamaha, ou même Adam sont dans les mêmes prix, mais évidemment ce ne sont pas des trois voies, et clairement pas des produits équivalents. Chez IK Multimedia, on trouve les iLoud Micro Monitor, qui partagent avec IN-UNF le destin d’être posés sur un bureau, mais là encore cela reste un produit bien différent.
Kality Street
Il faut bien comprendre qu’on n’a pas affaire à des moniteurs de studio, mais plutôt à un système de monitoring « tout terrain », qui s’adresse à un public qui n’est pas forcément professionnel de la production musicale, ou bien qui répond à des situations de travail « hors les murs ». Il y aura donc différentes options d’utilisation du système, en connectique analogique ou numérique, avec l’unité centrale à plat ou verticale, et on va s’efforcer de tester ici diverses configurations. Dans un premier temps, on sort d’une carte son pour entrer en analogique par deux TRS, et on a disposé notre unité basse à plat pour placer l’écran par-dessus. Sur un tout petit bureau, on arrive à tout faire rentrer en plus du clavier et de la souris de l’ordinateur. L’ensemble est installé et connecté assez rapidement, on allume et ça fonctionne. Le système semble être en veille par défaut, car il n’y a pas de son au début, et il faut que le signal soit envoyé depuis quelques instants pour qu’il commence à sonner. Le premier contact est plutôt bon, on perçoit une précision assez intéressante, mais on se dit que le spectre est un peu limité dans son ouverture vers les extrémités, particulièrement côté aigu, et semble assez dense dans certaines zones médiums.
In & Out
On va étudier ce système de monitoring en le comparant à une de nos paires de référence, les Adam A7X qu’on utilise régulièrement lors de nos tests d’enceintes, à travers l’écoute de quelques-uns de nos morceaux étalons. On précise pour être transparents qu’on utilise les A7X avec un petit réglage puisqu’elles ont un peu trop de graves à notre goût, –1 dB sur le shelf bas.
Radiohead — Everything in its right place
La première impression est assez agréable, car on constate une dissociation des éléments et une stéréo précises, l’image est claire. L’entrée de la voix principale nous met la puce à l’oreille : on perçoit une certaine densité dans les médiums, la consistance de la voix et un manque assez net de consonnes, de transitoires. Un rapide passage sur notre paire de référence nous confirme que le haut du spectre est assez peu représenté, les aigus semblent atteindre leur plafond assez bas. L’ensemble en soi est plutôt agréable, mais le manque de ces hautes fréquences, des attaques et de l’articulation, nous paraît un peu problématique. En bas du spectre, le bas médium est dense, mais les graves restent un peu limités.
Heureusement, on a quelques options de réglages qu’on va pouvoir explorer maintenant. Sur le côté gauche, à côté de nos branchements d’entrées, sont discrètement cachés 8 (très) petits sélecteurs, pour lesquels il faudra se référer au manuel d’utilisateur. Ils sont simplement numérotés de 1 à 8 et organisés de la manière suivante : de 1 à 3 les réglages adaptés au placement du matériel dans la pièce, de 4 à 6 des options d’égalisation sur trois bandes, 7 pour activer ou non la veille automatique, et 8 pour faire briller le logo Kali. On commence par vérifier qu’on utilise le matériel avec le réglage adapté à sa position, et c’est le cas ! Enceinte à plat et pas de mur à proximité, rien à enclencher. On va donc s’intéresser aux options d’égalisation. Différentes combinaisons de positions des trois sélecteurs permettent d’augmenter ou diminuer les trois bandes de fréquences : les graves en dessous de 280 Hz, médiums entre 280 Hz et 2,8 kHz, et enfin aigus au-delà. On note que ces fréquences charnières sont précisément les fréquences de coupure entre les haut-parleurs. On ne peut affecter qu’une fréquence à la fois, on choisit donc d’augmenter les aigus qui nous manquaient jusqu’ici.
Kendrick Lamar — Alright
Avec ce nouveau réglage, on gagne un peu en définition dans le haut du spectre, l’articulation de la voix nous satisfait davantage et la production rythmique est plus présente. Néanmoins, on continue à sentir que ces aigus ne montent pas très haut, et que les transitoires ne sont pas très saillantes. Un autre réglage qui nous intéresse est celui qui consiste à baisser la bande médium ; on change donc la combinaison des trois petits sélecteurs et on obtient un résultat assez satisfaisant. C’est clairement le réglage qu’on préfère, et ces 2 dB de moins entre 280 Hz et 2,8 kHz font vraiment du bien. On note d’ailleurs que tous les filtres bougent de 2 dB soit en positif, soit en négatif, sauf le boost grave qui peut aussi aller à +4 dB.
The War On Drugs — Under The Pressure
Avec cette nouvelle égalisation qui nous plaît bien, on passe sur ce titre qu’on aime beaucoup écouter quand on doit se familiariser avec des moniteurs ou un système son. Même si on reste un peu frustrés du manque d’ouverture vers les hautes fréquences, on trouve le spectre plutôt équilibré, et l’image stéréo assez nette. Cela manque un peu de profondeur, mais on ne peut pas trop en demander à un système aussi compact et atypique dans sa disposition. Même constat pour les fréquences graves, le système a ses limites et ne descendra pas aussi bas que ce qu’on attend d’une très bonne paire de moniteurs trois voies, mais on doit garder en tête que les haut-parleurs ne sont que de 4,5 pouces et on n’a évidemment pas la menuiserie ni le bass réflex en renfort pour générer l’extrême bas du spectre.
Near field et profondeur de champ
Changeons de configuration, pour varier les plaisirs. On va maintenant tester le IN-UNF debout, connecté en USB à un ordinateur portable, ce qui est très probablement sa destination principale. Une fois encore, ce système son ne trouvera pas sa place dans les studios d’enregistrement, mais plutôt dans des stations de travail rapidement installées sur une simple table. Dans cette position, on voit le logo Kali s’allumer face à nous, derrière l’écran de l’ordinateur, ce qui est un indicateur utile alors que dans la configuration précédente, posée horizontalement, rien ne nous permettait de voir si le système était éteint ou allumé. On a pu s’installer très rapidement, l’ordinateur reconnaît immédiatement le IN-UNF comme sortie audio, on lève l’interrupteur no 1 pour configurer la machine à ce positionnement debout, et c’est parti.
Radiohead — 15 step
Les constats sont identiques à ce qu’on avait perçu lors des écoutes précédentes, alors on décide immédiatement d’appliquer à nouveau le réglage qui nous avait plu. Sans cette diminution dans les médiums, certains éléments de la production rythmique prennent vraiment le pas sur les autres, et le mix sonne déséquilibré. Avec, on retrouve davantage de cohérence, mais il subsiste un déséquilibre par le manque de profondeur : les instruments au premier plan sont excessivement valorisés par rapport à ce qui se situe un peu plus loin, dans des réverbes, etc.
Moderat — A New Error
On utilise ce morceau pour écouter précisément les graves, et on va donc ici en profiter pour tester les deux bass boost. On commence par ajouter 2 dB, et c’est un peu mieux, mais pas vraiment spectaculaire. En bougeant la tête autour, il y a certains endroits où on perçoit un peu plus ce qui se passe en dessous de 100 Hz, mais au point d’écoute, cela manque encore. On y va un peu plus franchement et on passe à +4 dB, et là ça devient plus convaincant. En revanche, comme on ne peut pas augmenter les aigus simultanément, ils nous manquent. Idéalement, on aurait aimé avoir l’option d’augmenter les graves de 4 dB et de baisser les médiums simultanément.
Conclusion
Ce IN-UNF est un produit hors du commun, qui s’adressera probablement plus à des usages de loisir, ou de travail du son dans un contexte dans lequel on admet que l’écoute ne sera pas optimale pour ce qui concerne la réponse en fréquences. Le système prend très peu de place, est rapidement installé, et s’intègre bien à des stations de travail basiques, nomades. L’écoute est agréable dans l’ensemble, avec une précision intéressante dans l’image stéréo, mais on manque vraiment d’ouverture vers les fréquences aiguës, et certaines zones des médiums sont trop présentes. Les points de comparaisons quant au prix n’existent pas vraiment, il est donc difficile de déterminer si le IN-UNF vaut ses 650 €, mais il trouvera probablement son public, tant il est adapté à des usages contemporains.
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